Des fleurs pour Algernon, publié en 1966, était l’un de ces romans où je souhaitais me plonger depuis un moment. Venant de tourner la dernière page, c’est maintenant chose faite et il est peu de dire combien ce livre m’a touché.
L’auteur, Daniel Keyes, décédé en 2014, était chercheur universitaire en psychologie. Ce point n’est pas anecdotique tant le roman s’attache à explorer les méandres de l’esprit humain. Bien que communément rattaché à la science-fiction, le limiter à ce classement serait une erreur car Des fleurs pour Algernon va bien au-delà de la simple anticipation.
Tout du long de ces 300 pages, le lecteur découvre l’histoire de Charlie Gordon, un simple d’esprit de 32 ans. Il va se voir proposer une opération chirurgicale visant à multiplier son QI par 3. Cette intervention sera un succès. À travers un journal tenu quotidiennement, dans un style épistolaire, le protagoniste va narrer son évolution, tant dans sa compréhension du monde que dans celle de son esprit et de son histoire personnelle. Il va réaliser qu’avoir une grande intelligence n’est pas la garantie de trouver amour et amitié autour de soi.
« Mais je sais maintenant qu’il y a un détail que vous avez négligé : l’intelligence et l’instruction qui ne sont pas tempérées par une chaleur humaine ne valent pas cher. »
(Des fleurs pour Algernon)
Finalement, n’était-il pas plus heureux avant cette opération, lorsqu’il appréhendait les choses plus simplement ? L’histoire va prendre un tour dramatique lorsque le héros réalisera que la modification cérébrale qu’il a subie implique, à court terme, une inévitable dégénérescence cognitive. Pour ne rien divulgâcher, je ne souhaite pas en écrire plus sur la fin du roman. Sachez juste qu’elle est aussi passionnante qu’émouvante.
Des fleurs pour Algernon fut une lecture riche en émotions et en mises en perspective que je ne suis pas prêt d’oublier.
